Démographie des décès par COVID-19
Grâce à la création en un temps record d’une plateforme Internet bilingue Français et anglais dédiée aux données internationales sur la démographie des décès liés à la pandémie de Covid-19, l’Ined s’est montré excellent dans la mise à disposition de ces données standardisées à l’ensemble de la communauté scientifique et des citoyens. Les comparaisons internationales font partie intégrante des recherches menées par l’Institut. Cet important travail d’accumulation continue et raisonnée des données a permis d’étudier dès le mois d’avril les variations de la mortalité dans de nombreux pays en fonction des politiques adoptées pour lutter contre la Covid-19, d’apprécier la situation française dans une perspective internationale et de documenter les méthodologies de recueil des données de décès dans ces pays.
Pour faire face à la pandémie de Covid-19, de nombreux gouvernements ont pris des mesures drastiques et sans précédent. En Europe, l’Italie, premier pays touché, fut aussi le premier à mettre en place une réponse à cette crise en décidant de mettre en quarantaine les principaux foyers de l’épidémie, en instaurant un confinement généralisé à toute la péninsule et en choisissant de suspendre toutes les activités non essentielles à la vie du pays. Les autres pays européens, à l’exception de la Suède, sont entrés ensuite en confinement entre le 5 et 23 mars avec des modalités plus ou moins strictes.
À l’échelle internationale, les mesures sont aussi diverses que multiples (interdiction de grand rassemblement, fermeture des écoles et des lieux publics, fermeture des frontières, confinement de la population, suivi des déplacements des populations via leur téléphone portable…) et ont des répercussions sur les dynamiques de décès. La prise en compte des disparités démographiques de mortalité permet de proposer des outils nécessaires à une évaluation rigoureuse de la qualité et de la comparabilité de toutes les données disponibles sur les décès liés à ce virus. Ce travail préalable est indispensable à une analyse précise des tendances et à leur projection.
Les données sont désormais disponibles pour l’Allemagne, Angleterre et Pays de Galles, Autriche, Belgique, Canada, Danemark, Écosse, Espagne, États-Unis d’Amérique, France, Italie, Japon, Norvège, Pays-Bas, Portugal, République de Corée, République de Moldavie, la Roumanie, la Suède, la Suisse et l’Ukraine.
Lire l’interview de France Meslé, directrice de recherche à l’Ined, et de Jean-Marie Robine, directeur de recherche à l’Inserm et conseiller auprès de la direction de l’Ined en charge des questions de vieillissement